Pour que Séverine – Jaurès compte enfin

Au Pré Saint-Gervais, certains quartiers sont rénovés à prix d’or… et d’autres laissés de côté. Séverine – Jaurès en fait partie. Pourtant, c’est ici que vivent familles, enfants, retraités, jeunes actifs. Un quartier vivant, solidaire, mais trop souvent confronté à un quotidien difficile et à un sentiment d’abandon.

Il serait injuste de nier ce qui a été fait : la rénovation du gymnase Séverine ou du stade. Mais ce sont des équipements qui existent depuis des décennies. Leur entretien est légitime. Ils ne répondent pas à une vraie politique de proximité : animation commerciale, sécurité, propreté, lien social.

La concertation, elle, est absente. Aucun conseil citoyen n’a été mis en place, alors que c’est une obligation dans un Quartier Prioritaire de la Politique de la Ville. Une réunion en décembre dernier avec les bailleurs n’a répondu à aucune des attentes concrètes des habitants sur la hausse des charges, les ascenseurs en panne, halls dégradés ou VMC défectueuses. Ils ont eu droit à une présentation abstraite de la “GUSP”.

Ce quartier a besoin d’actions durables, visibles, co-construites. Or, le passage en QPV semble avoir été perçu comme une fin en soi, pas comme un levier d’action.

Plus récemment, une réunion avec la sous-préfète s’est tenue… sans prévenir les habitants. Quelle “participation citoyenne”, si les premiers concernés ne sont jamais invités ?

Trafics persistants. Logements vieillissants. Mairie silencieuse. Une habitante résume : « À force de tout voir, on finit par banaliser. » Et c’est cela, le plus grave.

Pourtant, des solutions existent : reconfigurer la place, créer une brigade mobile propreté, un marché alimentaire, adapter les horaires du P’tit Bus, faire pression sur les bailleurs.

En 2020, Laurent Baron promettait de faire de Séverine une priorité. En 2026, ce sera une promesse non tenue. Ce quartier mérite mieux. Écouter, dialoguer, agir. Enfin.