Ceinture verte… de gris

En mai dernier, notre maire était très fier de se faire prendre en photo à proximité d’Anne Hidalgo et d’un certain nombre de ses pairs dans le cadre des « Ateliers du périphérique ». Il s’agissait pour eux de réfléchir à cette fameuse « ceinture verte » censée bientôt auréoler notre capitale. A lire leurs programmes et leurs communications fleuries, il ne fait aucun doute qu’en lieu et place de notre autoroute circulaire s’étendront bientôt des forêts profondes et des prairies verdoyantes.

Malheureusement, la réalité est bien éloignée des promesses chiffrées ou des photos astucieusement cadrées, tant à Paris que dans notre commune. Et si notre maire souhaite effectivement se rapprocher de sa collègue parisienne et s’en inspirer, il est peu probable que la situation s’améliore dans les prochaines années. L’addiction au béton est trop forte. Le Grand Soir écologique attendra.

Car dans le monde réel, la « ceinture verte » tire nettement sur le gris. A la Porte de Montreuil, les arbres ont été abattus pour être remplacés par des immeubles. Porte Maillot, une dalle bétonnée a recouvert la place végétale où les lapins avaient élu domicile. Porte de Saint-Ouen : du béton. Porte de Clignancourt : du béton. Et même Porte de Vincennes : 31000m2 de bureaux remplaceront bientôt de la pleine terre.

Au Pré Saint-Gervais, on préfère déjà vendre à vil prix des terrains municipaux à des promoteurs plutôt que d’y installer de nouveaux parcs. Qu’adviendra-t-il lorsque cette ceinture dite « verte » aura resserré son dernier cran sur notre commune déjà asphyxiée ? Les arbres de la rue Sigmund Freud sont-ils condamnés à l’abattage ? Notre majorité les soustraira-t-elle des 5000 arbres dont elle a promis la plantation d’ici 4 ans ? Combien de tonnes de béton seront encore coulées avant que la protection de notre environnement soit enfin sérieusement prise en considération ?