[ Conseil Municipal du jeudi 26 juin 2025 : Compte-rendu ]
Approbation du compte administratif de l’année 2024
Une photo budgétaire inquiétante
La présentation du compte administratif est un exercice important : elle permet de comparer ce qui avait été prévu dans le budget, et ce qui a réellement été engagé ou dépensé.
Nous avons posé une question simple à la majorité :
Quels indicateurs objectifs permettent d’affirmer que la situation financière de la ville est saine, alors que l’endettement a fortement augmenté (15 M€ aujourd’hui, contre 10 M€ annoncés en 2023), et que la capacité d’autofinancement nette est en baisse constante depuis plusieurs années ?
Aucune réponse précise ne nous a été donnée. La majorité a préféré éluder, proposer d’en discuter « au café du coin », ou déplacer le débat sur des sujets sans lien avec nos questions.
– Plusieurs mesures phares du mandat relèvent plus de l’affichage que de la réalité.
– Enfin, de nombreuses actions vantées par la majorité (désimperméabilisation, végétalisation…) figurent dans tous les programmes municipaux : inutile de les brandir comme des preuves d’originalité politique.
Nous avons aussi regretté que la municipalité n’adopte pas une présentation plus moderne et lisible des comptes, pourtant désormais encouragée par la réglementation.
Grand Chemin : une transformation que nous soutenons, mais un manque de clarté sur les impacts
Le Grand Chemin est un projet ambitieux de promenade végétalisée à l’échelle du territoire. Nous soutenons pleinement cette démarche de transition écologique. Sur le territoire du Pré Saint-Gervais, le coût des travaux est estimé à 8 millions d’euros à la charge quasi intégrale d’Est Ensemble.
Une expérimentation est prévue rue Jules Jacquemin, avec la piétonnisation du parvis de l’école Suzanne Lacore pour relier l’école au square Henri Sellier.
Nous avons demandé si cette piétonnisation impliquerait une coupure effective de la circulation automobile à l’entrée de la Cité-Jardin. Alors que Mme Choffrut, l’adjointe au maire en charge de l’aménagement durable, qualité de l’espace public et transition écologique nous répondait qu’il n’était pas encore question de piétonnisation, nous avons indiqué que c’était bien mentionné dans leur propre présentation.
Face à notre insistance, le maire a d’abord tenté de botter en touche en parlant de concertation, alors même qu’un calendrier précis est déjà fixé. Il a fini par reconnaître que oui, la circulation sera bien coupée, et que les voitures devront faire le tour de la place Henri Sellier.
La question était claire. La réponse, beaucoup moins.

Géothermie : un projet structurant, une présentation à clarifier
Nous avons approuvé la présentation du rapport annuel de la SPL UniGéo, qui pilote le projet de géothermie à l’échelle de 4 villes : Le Pré Saint-Gervais, Les Lilas, Pantin et Romainville. Ce projet est l’un des plus structurants du mandat, et nous le soutenons pleinement.
Nous avons souhaité revenir sur deux points afin d’apporter quelques précisions importantes.
Lors de la présentation, le maire a mis en avant l’implication financière de la commune dans le projet, en soulignant le rôle actif du Pré-Saint-Gervais. Nous avons alors demandé à connaître le montant précis de l’investissement communal. Il nous a été indiqué que la ville avait engagé 200 000 € en capital dans la SPL UniGéo.
Mise en perspective financière
Nous avons ensuite rappelé que le coût global du projet s’élève à près de 96 millions d’euros, financés principalement par la SPL UniGéo et le SIPPEREC, et non uniquement par les communes membres.
Il nous semble donc important, dans un souci de clarté pour l’ensemble des citoyens, de toujours présenter les ordres de grandeur relatifs : la contribution du Pré-Saint-Gervais représente environ 0,2 % du financement total. Cette précision permet de mieux situer l’engagement réel de la commune dans un projet de grande envergure, porté collectivement.
Raccordement des logements sociaux
Nous avons demandé quels bailleurs sociaux seront effectivement raccordés cet hiver, comme annoncé. Certaines difficultés avaient été évoquées cet hiver sur les sous-stations nécessaires au raccordement.
Il nous a été répondu qu’environ 1 500 logements seront raccordés dès cette année :



Mutualisation d’équipements à la Porte Chaumont : une étude ou un projet déjà lancé ?
Nous avons interrogé la majorité sur le contenu d’une note de l’APUR (Atelier parisien d’urbanisme) évoquant un projet de mutualisation des équipements sportifs situés à la Porte Chaumont, notamment :
– le centre sportif Chaumont,
– et les terrains de tennis du Pré.
La question était simple :
S’agit-il d’un simple scénario exploratoire, ou d’un projet déjà engagé impliquant un changement d’usage, de gestion ou de propriété de ces équipements ?
Le maire a répondu qu’il ne s’agissait que d’une piste de réflexion, portée par l’APUR, sans qu’aucune décision ne soit actée.
Pourtant, une phrase du document de l’APUR semble aller plus loin :
« Autour de la ceinture verte, l’ouverture et la mutualisation des équipements sportifs peuvent permettre ce partage et ces échanges locaux. Le projet d’évolution du centre sportif Chaumont, mutualisé aux équipements des tennis et de la piscine Blanluet gérés par Est Ensemble, en est une illustration. »
Dans ce contexte, nous exprimons notre vigilance :
Compte tenu des enjeux d’aménagement et de gouvernance locale, les habitants doivent être clairement informés en amont, sur la base d’éléments précis, et associés à toute réflexion impliquant l’évolution de ces équipements.
Le maire, qui est aussi vice-président à l’aménagement à Est Ensemble, ne peut pas se contenter de réponses floues sur des transformations aussi sensibles. La transparence et la concertation doivent rester les principes directeurs de l’action publique locale.
Quel avenir pour la halle de tennis de la rue d’Estienne d’Orves ?
Présenté en conseil municipal en 2023, il doit être soumis au vote d’une assemblée générale extraordinaire de copropriété le 8 juillet.
Nous avons soulevé deux points d’inquiétude :
D’autre part, le ton du courrier envoyé aux copropriétaires, laissant entendre qu’en cas de refus, la halle serait vendue et des travaux importants leur incomberaient.
Nous avons donc demandé :
Quel serait le montant estimé des travaux à la charge des copropriétaires ?
Le maire a répondu que la halle avait été achetée en 2001 pour 147 000 €, qu’elle serait revendue au prix des Domaines en cas d’abandon du projet, et que les travaux estimés s’élèveraient à 100 000 €, à répartir selon les tantièmes.
Nous avons attiré l’attention sur une méthode ambiguë. Les copropriétaires doivent se prononcer sans avoir en main tous les éléments financiers. Présenter la vente comme une conséquence d’un refus peut être perçu comme une forme de pression.
La transparence, le respect du temps de la décision et la clarté des enjeux sont indispensables quand il s’agit de décisions qui impactent directement les habitants.
Projet Busso : point sur la vente, incertitudes sur les logements et les impacts environnementaux
Nous avons interrogé la majorité sur trois points du projet immobilier porté par Cogedim :
La vente du terrain a-t-elle eu lieu ?
Non. Elle a été repoussée pour permettre à SoukMachines, encore locataire, de rester jusqu’au 1er septembre. La vente pourrait être finalisée peu après.
Quelle typologie de logements est prévue ?
Aucune précision donnée. Le maire évoque des discussions « en cours » avec Cogedim, sans changement annoncé. Pourtant, des repérages techniques ont déjà démarré, laissant penser que le projet est bien avancé.
Quelles conséquences sur le square Aimé Césaire ?
Nous avons demandé si une étude d’impact avait été réalisée sur cet espace vert jouxtant Busso, pour mesurer les effets en matière de biodiversité, circulation de l’air, îlots de chaleur.
Réponse de l’exécutif :
Le maire renvoie aux études du permis de construire, et affirme qu’il « pourra demander les documents après la vente ». Nous avons rappelé que ces études doivent être accessibles dès le dépôt du permis.
Ce que nous rappelons :
Le square Aimé Césaire est le fruit d’une mobilisation locale. Il doit être pleinement intégré dans une trame verte cohérente. L’ignorer, c’est prendre le risque d’enclaver un espace public précieux, en contradiction avec les enjeux climatiques et sociaux.

Parcelle Baudin-Joineau : tout ça pour ça ?
Le 24 juin, le conseil de territoire d’Est Ensemble a validé une modification du PLUi sur la parcelle privée Baudin-Joineau. Résultat : le terrain passe d’un usage économique à une destination logement, permettant la construction d’environ 100 logements.
Cette requalification a été décidée malgré les réserves du commissaire enquêteur, qui soulignait une forte opposition des riverains et recommandait une nouvelle concertation.
Nous avons demandé si les services des Domaines avaient été saisis pour estimer la valeur du terrain avant et après ce changement. Réponse : non. Pourtant, ce type de modification fait bondir la valeur foncière – ici au bénéfice d’un acteur privé, sans aucune contrepartie pour la collectivité.
Le maire évoque une “valeur de développement équivalente à l’existant” pour éviter d’éventuels recours. Nous contestons cette lecture.


Cela pose une question simple : à qui profite cette décision ? Et sur quelle base transparente a-t-elle été prise ?
La ville dispose d’un droit de préemption. Mais si le terrain venait à être vendu, ce serait sur la base de sa constructibilité future, et non de son usage actuel. Le prix grimperait, rendant la préemption difficile, et laissant place à un projet privé sans maîtrise publique.
Ce qui rend cette décision encore plus sensible, c’est que le maire du Pré est aussi vice-président d’Est Ensemble, en charge de l’aménagement du territoire. Cela lui donne une responsabilité particulière : celle de défendre les intérêts de la commune, d’anticiper les évolutions urbaines, et d’associer les habitantes et habitants aux choix structurants pour leur quartier.
Pollution sonore : quelles actions de la Ville ?
bruits de chantier, tirs de mortiers, alarmes persistantes, événements non régulés… sans oublier le périphérique. Toutes ces sources affectent directement la santé mentale et physique, comme le rappellent les données de Bruitparif (2023).
Nous avons cité un cas concret : l’alarme continue rue Francisco Ferrer, signalée plusieurs fois sans solution durable. Nous avons aussi évoqué les difficultés rencontrées pendant la période de la Précan, notamment pour les enfants, les seniors, les personnes malades, ou les élèves passant leurs examens.
Nous avons posé deux questions précises :
– une cartographie sonore dynamique, comme à Paris ou Grenoble ?
Le maire a d’abord balayé nos propositions, en insinuant qu’elles visaient à interdire les concerts ou les fêtes populaires.
Nous avons rappelé que notre démarche ne vise pas à censurer la vie festive, mais à l’encadrer intelligemment : horaires, durée, niveau sonore, concertation avec les riverains. Il s’agit de trouver un équilibre, pas d’opposer la fête au calme.
Comme souvent, la majorité retombe dans une binarité stérile : évoquer les nuisances reviendrait à être “contre la jeunesse” ou “contre la vie”.
Or, on peut parfaitement aimer les événements populaires tout en souhaitant qu’ils ne nuisent pas au sommeil ou à la réussite des enfants.
La vie locale ne doit pas se résumer à un bras de fer entre ceux qui font du bruit et ceux qui en souffrent. Il est temps de sortir de cette logique de confrontation pour construire des règles claires et durables, au service de tous les habitants
Le Conseil municipal des enfants à l’honneur de cette séance
Lors de cette séance de juin, le Conseil municipal a eu le plaisir d’accueillir les jeunes élus du Conseil municipal des enfants (CME) pour une restitution de leur mandat 2024-2025. Un moment fort en symboles, en sincérité, et en fierté partagée.
Composé de 24 élèves de CM1 et CM2 issus des écoles Jean Jaurès, Anatole France, Pierre Brossolette et Saint-Joseph, le CME permet aux enfants de s’initier à la vie démocratique locale et de porter la voix de leurs camarades au sein de la commune.
Tout au long de l’année, les enfants se sont réunis pour échanger, proposer, voter, et mettre en œuvre des projets concrets dans différentes commissions : solidarité, cadre de vie, écologie, vivre ensemble.
Ils ont ainsi organisé une boum solidaire au profit de l’UNICEF, imaginé une machine à remonter le temps avec des séniors, conçu un jeu de Memory pour sensibiliser au tri, participé aux cérémonies commémoratives du 8 mai et du 11 novembre, ou encore proposé des idées pour végétaliser les cours d’école.
Ils ont aussi pu visiter des lieux institutionnels majeurs comme le Sénat et le Panthéon, enrichissant leur compréhension de la République et de l’Histoire.
Chacun et chacune a pris la parole avec émotion et fierté. Des témoignages parfois drôles, souvent très touchants, toujours justes. Le CME est bien plus qu’une initiation citoyenne : c’est un outil de construction collective.
Le conseil municipal a salué la mobilisation des enfants, des familles, des équipes pédagogiques et des agents de la ville qui les ont suivis. L’objectif : faire grandir la démocratie locale, dès le plus jeune âge.
📅 Le prochain conseil municipal sera le jeudi 16 octobre à 19h en salle du conseil municipal.
Conseils municipaux
CM
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Gregoire ROGER
Conseiller municipal

Anna COULON
Conseillère municipale

Cédric GUILLOUX
Conseiller municipal

Fadila BENRABAH
Conseillère municipale

Laurent GUARDIOLA
Conseiller municipal
Photos Anna Coulon / Gregoire Roger
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